mardi 8 octobre 2013

La Poétique d’Aristote


grand philosophe de l’Antiquité. IVème siècle avant JC

Poétique , du grec poiesis = fabrication ,c'est un savoir-faire qui s’applique à la littérature


Aristote énonce les règles qu’il juge essentielles pour composer un certain nombre d’œuvres d’art. Ce sont des règles destinées à faire réfléchir sur les caractères fondamentaux de l’œuvre d’art, ses effets, sa composition, sa viabilité.


Raisonnant en naturaliste, il opère une classification et s’intéresse aux situations dramatiques, aux caractères et à leur reconnaissance.

Il considère que l’homme a une disposition naturelle pour le rythme, la mélodie et l’imitation


.... valeurs s’imposent vite comme fondamentales : la mimésis et la catharsis.



La mimésis ou l’imitation.


Selon Aristote, l’œuvre d’art repose sur l’imitation de caractères et de situations que l’homme va représenter pour se purifier.

Il y a identification : le héros subit à notre place.


Mais attention, la mimésis n’est pas une simple imitation. Il y a transposition de la réalité.


NB : Platon a moins confiance qu’Aristote en la mimésis. Comme Rousseau, il considère que le réel est supérieur à l’imitation. Il condamne donc le théâtre et chasse « les poètes de la Cité ».


La catharsis ou la purification.


Grâce à la représentation scénique, le spectateur se libère notamment de la souffrance et de la douleur. L’action va faire éprouver au spectateur 2 types de sentiments : la crainte ou la pitié.

C’est là le mobile de l’œuvre d’art selon Aristote.

D’où sa définition de la tragédie : « imitation, réalisée par des personnages en action et non au moyen d’une narration, [qui] en suscitant la pitié et la crainte, opère la purgation (catharsis) propre à de telles émotions. »


La tragédie.


La tragédie doit être concentrée autour :


-          d’une histoire simple

ou

-          d’une histoire complexe : câd agrémentée de péripéties « revirements de l’action en sens contraire » et d’une reconnaissance « passage de l’ignorance à la connaissance, qui amène à l’amour et à la haine de ceux qui sont voués au bonheur ou au malheur ».


Cette histoire doit être signifiée par un événement pathétique (câd qui suscite le pathos = émotion forte).

Þ règle des trois unités.


NB : A l’inverse, dans une épopée, il y a un agencement de plusieurs histoires.


Aristote réfléchit sur la composition de la tragédie :

-          prologue

-          épisode

-          exode

-          chants du cœur     - parodos

- stasimon

- kommoi (facultatif)


Concernant les caractères, il incite à viser 4 objectifs :

-          la bonté « le caractère sera bon si la détermination est bonne »

-          la convenance : il faut éviter l’excessif

-          la ressemblance : propice à l’identification

-          la cohérence


Le dénouement doit venir de l’histoire elle-même. Aristote condamne le deus ex machina, l’intervention miraculeuse extérieure ou divine.


Il note 4 sortes de tragédies :

-          la tragédie complexe

-          la tragédie pathétique

-          la tragédie de caractère

-          la tragédie de spectacle


La pensée et l’expression verbale dans la tragédie.


Indique les éléments minimaux du langage qui doivent concourir à la composition.


L’expression dramatique sert à démontrer, réfuter, amplifier, réduire et produire des émotions.


Aristote se penche alors sur le problème rhétorique de la métaphore = glissement, transport. C’est une marque particulière de l’œuvre d’art.

Il définit cette figure comme l’application à une chose d’un nom qui lui est étranger.

Selon lui, elle traduit l’individuel, la particularité de l’individu.


L’expression ne doit pas seulement être claire car le clair est banal. Elle doit être noble et étrange (par rapport à ce qui est commun). L’idéal réside dans le mélange des noms courants et des vocables étranges (moins usuels).


L’épopée.


Son art doit également résider dans l’imitation, raconter une histoire et partir d’un mouvement dramatique.

Pas nécessairement linéaire (pas de représentation devant un spectateur donc pas d’unités de temps, de lieu et d’action), plusieurs parties de l’action pouvant être manifestées en même temps (changements de lieux, de personnages).

Le récit est complexe.


NB : le roman n’existe pas pour Aristote.


Dans l’épopée, le poète doit parler le moins possible en son nom sinon il n’imite pas. Doit rester dans la généralité.

Ainsi, la poésie lyrique n’imite pas : les concepts de mimésis et de catharsis excluent donc l’expression individuelle.

Þ le romantisme s’inscrira donc en opposition par rapport à La poétique d’Aristote.


Sophocle dit qu’il peint les hommes héroïques, câd tels qu’ils doivent être.

A l’inverse, Euripide peint les hommes tels qu’ils sont // Racine et Corneille.

Þ Les héros deviennent de plus en plus humains au cours des siècles.


Conclusion.


Cette œuvre aura une influence énorme sur l’évolution du théâtre en France.

Ses grands principes seront notamment repris par Horace dans son Art Poétique.

On en retiendra surtout la règle des 3 unités, la bienséance et la vraisemblance.


Puis, avec le drame romantique et l’influence de Shakespeare, les auteurs s’en écartent pour une plus grande liberté d’écriture.




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